Un an, un premier bilan

Voilà un an, jour pour jour, que nous sommes arrivés au Québec.
Le temps a très vite passé pour cette première année. Des formalités administratives à la recherche de travail en passant par les quelques éléments de la vie quotidienne, je vous propose de faire un petit bilan de cette première année au Québec.

L'administration
Globalement, l'ensemble des démarches administratives ont été rapides. L'obtention d'un VISA temporaire est assez simple à partir du moment où vous correspondez aux critères. Pour mon premier VISA, j'ai demandé un PVT (Programme Vacances Travail). Pour ce programme, le seul critère majeur est un critère d'âge (avoir entre 18 et 35 ans). Il n'y a pas nécessité d'avoir un travail, un stage ou de faire des études pour obtenir ce VISA.
Le deuxième programme que j'ai pris (mon permis actuel) est un permis Jeunes Professionnels. Mêmes conditions que le PVT, mais il faut une offre d'emploi pour obtenir ce VISA. C'est déjà plus difficile si vous n'êtes pas sur place. Globalement, les permis temporaires sont assez simples à avoir : c'est la règle du premier arrivé, premier servi qui s'applique.

Pour ces deux types de permis, le délai de réponse était d'environ un mois et demi (maxi).

Les VISA permanents sont toutefois bien plus difficiles à obtenir, avec des formulaires plus complets et des délais d'attente pouvant s'échelonner d'un an à un an et demi (si le dossier est complet), les règles d'admission sont plus strictes et il est bien souvent nécessaire de rencontrer directement des agents pour des entrevues de sélection.

Une fois le VISA en poche (temporaire ou permanent), on vous attribue un numèro d'assuré social (NAS). Il est obligatoire pour travailler. Il est très rapide à obtenir et nous sommes loin des démarches et délais imposés en France (Allison avait mis presque 6 mois pour obtenir sa Carte de sécurité sociale). Néanmoins, même si la France impose des délais plus importants, ce qui peut etre assez irritant, le niveau de service n'est pas le meme !

En effet, les démarches canadiennes pour un immigrant temporaire sont très rapide, mais les services sont très restreints au départ (pas de remboursements médicaux, pas d'assurance chômage, pas d'épargne retraite,...).

Ces quelques services que j'ai mentionnés juste avant deviennent ensuite accessibles dès que vous êtes résident permanent ou que vous obtenez un véritable permis de travail. Exemple, je devrais pouvoir bénéficier d'une carte soleil d'ici les prochaines semaines.

Le travail
La recherche de travail est différente de ce qui se pratique en France. Allison m'en avait déjà parlé et j'en ai eu la confirmation en faisant des petits ateliers de travail en septembre 2010 et en recherchant directement sur place.
Les petites jobines (un petit travail temporaire) sont assez facile d'accès, mais ne rémunèrent pas très bien, sauf, si vous allez vers du travail plus saisonnier où l'on vous paye à la tâche (comme les vendanges en France). En arrivant et pour ne pas être directement dans un bureau, j'avais fais quelques jours de récolte de pommes (paie d'environ 18$ net de l'heure si vous êtes payé à la quantité récoltée).

Mais revenons-en au travail plus régulier, celui est qui est censé être du long terme et adapté à votre formation. La méthode de recherche est bien plus offensive (je trouve) qu'en France.
Les recruteurs et les chefs d'entreprises reçoivent des dizaines et des dizaines de CV par jour, ils veulent les candidats les plus motivés et ceux qui vont établir des contacts directs. Ainsi, hormis le secteur de l'informatique, l'envoi de CV par mail a très peu de chance de fonctionner.

De ce que j'ai pu remarquer depuis un an (peut-être que mon opinion évoluera dans le temps), les canadiens fonctionnent surtout par réseautage et recommandations (appel téléphonique et prise de RDV, contact par un collègue de travail, salon d'emploi, 5 à 7,...).

Certains métiers sont réglementés au Canada et plus particulièrement au Québec avec l'existence d'Ordres Professionnels (45 Ordres). Finalement, c'est assez similaire avec la France où de nombreuses professions sont encadrées (avocat, docteur,expert comptable...), à la différence près qu'au Québec, c'est parfois le domaine au complet qui est règlementé et non pas une profession à part entière.

Exemple avec l'Ordre Professionnel des Agronomes qui encadre toutes les professions en lien avec du conseil agricole (conseil pour acheter un tracteur, conseil pour définir les besoins en engrais et mettre en place son assolement, gérer le budget des aides agricoles provinciales, conseil pour aider un jeune à reprendre une ferme, vendre les récoltes, l'aménagement rural,...). En clair, c'est tout de même assez large et des dizaines de professions peuvent être concernées.

Le petit article de l'Express résume bien ma situation :


Alors, en effet, avant de partir, j'avais connaissance de l'Ordre des Agronomes, mais je ne pensais pas qu'il serait autant indispensable. Je le voyais plus comme un atout ou une référence supplémentaire qu'une obligation. Vu le poids que l'Ordre possède, entre deux candidats similaires, on va naturellement privilégier le candidat membre d'un Ordre.

A noter tout de même que l'on peut être résident temporaire et faire parti d'un Ordre Professionnel, ce qui est tout de même assez ouvert et moins conservateur que cela ne puisse paraitre.

Le poids que représente ces Ordres Professionnels est assez étonnant car en arrivant au Québec, lors d'ateliers sur le marché de l'emploi au Canada, on nous martèle que les recruteurs vont juger les candidats sur leur compétence et leur expérience professionnelle, mais certainement pas sur leurs diplômes comme cela peut se faire ailleurs (la France était d'ailleurs bien visée).
A ce propos, le CV à la sauce québécoise est conçu différemment qu'un CV à la française : on commence par les expériences professionnelles et on termine par les diplômes (c'est généralement plutôt l'inverse en France). Même si l'approche est bonne (on donne une chance à tout le monde, même si vous n'avez pas fais beaucoup d'étude), la réalité me semble tout de même bien différente !

En effet, avec ces Ordres Professionnels, si vous voulez faire un travail, mais que vous n'avez pas l'exact diplôme...aucune chance de pouvoir le pratiquer et ceci,  peu importe votre personnalité et vos compétences. En clair, les diplômes ne sont pas primordiaux pour votre recrutement, sous réserve que vous fassiez parti de l'Ordre...(qui ne vous acceptera qu'avec le bon diplôme, bien sur).

Le coût de la vie
Globalement, de nombreuses choses m'ont semblé moins chères durant cette première année au Québec : le carburant, le loyer,...etc

D'autres produits (comme le lait, le fromage, le pain,...) sont tout de même plus élevés. Pour le lait, les producteurs n'étant pas subventionnés, on a une partie de l'explication : le lait est vendu plus cher car acheté plus cher aux agriculteurs. Pour le pain (la baguette) et le fromage, ils demeurent encore des produits moins courants et les gens se tournent vers des denrées un peu moins chères.

Reprise des études
Je vais reprendre 3 cours à l'Université Laval d'ici le mois de septembre afin d'obtenir 9 crédits universitaire en Agronomie. Avec moins de 6 mois d'étude, il n'est pas nécessaire que j'obtienne un permis d'étude.
Comme vous le savez peut-être, le prix des études en Amérique du Nord est très élevé. Le Québec propose toutefois de venir en aide à ses étudiants en leur proposant un tarif allégé. Les tarifs allégés s'appliquent aux Québécois, mais aussi aux français ! J'ai donc beaucoup de chance de pouvoir aussi en profiter.
Pour infos, le tarif régulier pour un étudiant étranger est d'un peu plus de 5 000 $ pour 3 cours. En gros et à titre de comparaison, c'est presque 7 fois plus élevé que les frais que j'ai dû payer pour l'année complète de mon Master en droit et gestion en France.

La route a Montréal
Avec mon travail sur Saint-Hyacinthe, cela me donne l'occasion de bien circuler à Montréal et ses environs, soit près de 15 000 kilomètres sans compter les détours vers Gatineau, Québec, Drummondville, etc,...


Globalement, c'est agréable de conduire, mais je dois avouer que la circulation à Montréal est assez spéciale. Du fait des fortes amplitudes de températures (voir ce message), les routes et les ponts sont souvent en travaux pour réparation, causant de nombreuses congestions. Au final, les gens sont pas mal stressés et on passe rapidement beaucoup plus d'heures en voiture que prévu !

En résumé, nous sommes vraiment content de cette année au Québec et les nouvelles étapes qui viendront pour la seconde devraient encore nous procurer une année riche en activités en évènements.

N'hésitez pas a me faire part de vos avis ou si vous vous avez des questions, n'hésitez pas !

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